Le ciel de printemps se dégage en début de soirée après une journée pluvieuse. Assis sur le canapé du salon, je cherche sur internet l’émission que nous avons prévu de regarder en famille. Au travers de la baie vitrée, mon regard est attiré par le soleil qui fait scintiller la frondaison du chêne imposant qui fait face à notre maison.
Comme cela m’arrive parfois, je me sens irrésistiblement attiré vers l’arbre dont le contour se détache dans mon champ de vision. Soudain, il n’y a plus que lui et moi.
J’abandonne l’ordinateur et sors sur le balcon pour me rapprocher du chêne et me baigner dans son aura qui pulse jusqu’à moi. L’air a une autre qualité, le temps s’est arrêté.
Je suis là, avec les miens. Et en même temps, je ne suis pas là, je suis avec lui. Je ressens le mouvement de son énergie dans mon corps. Comme une vague qui me balaie de bas en haut et me remplit progressivement. L’échange entre nous est une sensation pure qui se passe de mots. Nous sommes aimantés. Il me travaille. Sur ses branches hautes, je devine au loin un corbeau. Il me regarde, je le sais.
Dans l’heure qui suit, je fais plusieurs fois l’aller-retour entre le balcon et le salon. Le contact demeure, même quand je regarde distraitement le programme familial.
Je ne sais pas pourquoi cet échange ce produit aujourd’hui, alors que nous nous croisons tous les jours. Je ne sais pas ce qu’il veut me dire et je suis incapable de le traduire en mots. Il me suffit de le ressentir.
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