Je n’avais jamais compris jusqu’ici l’attrait de la montagne du Gurten pour les habitants de Berne. Ne m’y étant pas rendu depuis des années, je décide d’aller la revisiter. J’ai en effet appris qu’elle fait partie avec le Bantiger et le Belpberg des trois montagnes sacrées de la ville fédérale.
Le lieu, autrefois ennuyeux pour moi, m’apparaît sous un nouveau jour. Je trouve deux cercles naturels d’érables à son sommet, comme autant d’invitations à se réunir dans leur clairière. Au centre du replat qui mène au sommet, les circonvolutions de deux hêtres indiquent un lieu vibratoire. Leur énergie est palpable et les branches des mélèzes alentour pointent clairement dans leur direction.
Le hameau du Gurten est un havre de paix au centre duquel trône un frêne. Un banc permet de s’asseoir à ses pieds et de baigner dans sa douce chaleur. Je comprends pourquoi ces quelques maisons traditionnelles plantées sur le flanc de la montagne m’ont toujours attiré.
Je retourne enfin visiter la pierre à cupules devant laquelle j’avais dormi deux ans plus tôt au terme de mon initiation druidique. J’y avais vu en rêve le gardien du lieu : un grand elfe blanc élancé. Je ne le vois pas physiquement, mais je peux clairement le situer avec le ressenti de mon corps. L’air est plus dense autour de lui. Il se tient devant l’inscription gravée sur la pierre. En voulant lui faire une offrande à cet endroit, je constate que quelqu’un d’autre lui a déjà déposé une faîne de hêtre au même endroit. Le site sacré est fréquenté. Un abri de branchage se dresse désormais à l’endroit où j’avais dormi. La pierre à cupules évoque quelque chose de lunaire, de féminin et de printanier.
Avant d’entamer la descente vers Wabern, je m’arrête sur le banc devant un tilleuil qui trône sur un monticule. J’apprécie une dernière fois la vue panoramique que le Gurten offre sur les alentours de Berne. Pas de doute : le lieu est magique.
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