Les trois dernières années ont été pour moi riches en expériences. Elles ont été marquées par des prises de conscience importantes. Elles ont apporté leur lot de changements, intimes, physiques et subtils. Mon entourage en a été témoin, sans forcément en voir ni en comprendre les coulisses.
La découverte du druidisme m’a accompagné dans une quête qui m’a mené à questionner mes convictions pour redécouvrir un lien vital avec la nature. Un parcours qui m’a littéralement mené de Calvin à Merlin.
Je me propose d’en partager quelques bribes et quelques étapes dans cet espace.
Je reviens sur mon parcours pour mettre des mots sur la manière dont mon lien à la tradition et mon appréhension du divin se sont transformés au moment de passer le gué. J’y esquisse une spiritualité renouvelée. Celle-ci est pour moi une expérience avant d’être une croyance.
La sagesse celtique est profondément ancrée dans notre sol qui l’a vue naître. Elle n’est pas importée d’une autre histoire ou d’une autre culture. Ce sol est également marqué depuis deux mille ans par la tradition chrétienne qui fait partie intégrante notre l’humus.
Les deux voies ont des points communs, la plus récente ayant intégré et remanié de nombreux éléments de la plus ancienne. Leurs fondements restent toutefois très différents.
J’aime naviguer de l’une à l’autre, conscient des spécificités de chacune. Elles me parlent selon les besoins du moment.
J’apprécie la rigueur intellectuelle et la liberté de pensée du protestantisme. Elles me permettent d’identifier en conscience ce que je peux comprendre dans la vision celtique du monde et ce que j’accepte de ne pas savoir.
J’aime l’ouverture du druidisme à divers modes de perception et de connaissance qui vont bien au-delà d’une dogmatique abstraite. Je m’y sens relié à la toile du vivant et en communion avec les différents règnes visibles et invisibles qui en font partie.
Je suis conscient des limites et des dérives que les deux voies ont connues dans leur histoire selon les contextes et les époques. Mais il n’est pas nécessaire de les aborder dans une logique binaire. La spiritualité est un écosystème de pratiques et de points de vue variés qui s’enrichissent mutuellement, quitte à se concurrencer parfois, plutôt qu’une monoculture. En cela, elle ne diffère pas de la nature où diverses espèces cohabitent et s’affrontent aussi pour former un tout.
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