Le ciel est dégagé et la lune se reflète sur la surface de l’Egelsee. Dans la lumière laiteuse de ce début de soirée, les nuages et les arbres alentour se reflètent sur la surface du petit lac au centre de la ville de Berne. Je longe chaque jour ses rives pour aller sur mon lieu de travail. Ce soir, je sens bien que l’atmosphère est spéciale, l’air est plus dense. Je m’arrête pour m’en imprégner. C’est la première fois que je ressens l’énergie d’une étendue d’eau, l’esprit du lac ne s’était encore jamais présenté à moi. La sensation est étrange, elle est un mélange de pesanteur, de lenteur et d’ampleur. Energétiquement, j’ai les pieds dans la vase et me sens aspiré vers le bas. Mon corps énergétique se dilate sur les côtés, il s’étale au loin. Au niveau de mon centre de gravité, je sens en moi le lent, le très lent remous qui soulève imperceptiblement la surface de l’eau sur toute sa longueur. Quand je quitte mon point d’observation, je crois tirer tout le lac avec moi et avancer à pas d’escargot. Je fais un avec le lac, je suis dans lui, je suis lui, il est en moi, nous nous fondons l’un dans l’autre. Il me faudra un moment pour revenir pleinement dans mon corps : je me frotte les membres, je mange pour retrouver mes marques.
Mon ressenti se développe : j’étais jusqu’à présent surtout visité par l’esprit des arbres. Il m’arrive maintenant d’entrer en communion énergétique avec les animaux, le lac ou la montagne, de me fondre en eux. Je n’aurais jamais pensé écrire ces lignes, tant le contact avec les esprits de la nature est taxé de fantaisie par notre société. Il s’impose pourtant désormais à moi comme une évidence. Il vient simplement à moi.
Pour en savoir plus sur mon chemin d’initiation au druidisme:
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