Je suis fasciné par la notion de géographie sacrée qui prête aux paysages des caractéristiques légendaires en les peuplant de dragons et d’esprits de la nature. Un monde féérique qui reste jusqu’ici impénétrable pour moi.
Cet été pourtant, une porte s’entre-ouvre sur les lieux de nos vacances annuelles. Mon attention est attirée vers des troncs d’arbres où je reconnais des visages et des corps figés aux caractéristiques humanoïdes. Comme si les esprits du règne végétal laissaient dans la matière une empreinte de leur passage pour des yeux avertis.
Deux sanctuaires sont dédiés dans la région la vierge Marie sur le parcours du ruisseau de montagne. Je réalise progressivement que l’énergie pure qu’ils émanent est en fait celle du cours d’eau que les édifices ne font qu’amplifier. Cette pureté associée à l’énergie cristalline de la mère du Christ rayonne dans tout le massif montagneux que le courant traverse et le fait vibrer à une haute fréquence qui le démarque des vallées avoisinantes.
L’un des sommets du cirque de montagne est appelé le lion. Je n’ai remarqué que récemment qu’il a effectivement la forme du fauve couché dans la savane. Le nom va au-delà de l’anecdote : il dit quelque chose de la majesté, de l’aridité et du tranchant des paysages découpés de haute montagne.
Lentement, je tourne les clés du paysage et découvre le monde qui se cache dans l’envers du décor.
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